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Feuillet n°50
HAÏTI-PRESENCES
Feuillet d’information de l ‘association Haïti-Présences (loi 1901)
44 rue Lambrecht
59500 DOUAI
tel : 03.27.86.94.87
site Internet : http://www.haiti-presences.fr/
N° 50 Octobre 2014
EDITO
Fières d’être haïtiennes…
Lors de notre voyage en Haïti en mars dernier, Marie et moi avions rencontré des élèves de l’école Sainte Union de St Michel de l’Attalaye. Au travers des échanges, nous avons senti l’attachement profond de ces jeunes à leur pays, leur culture, leur histoire. Aussi, avant notre départ, nous leur avions proposé de mettre sur papier ce qu’elles exprimaient.
Vous trouverez dans ces pages des extraits de leurs écrits où elles disent leur fierté d’être Haïtiennes.
La mort du dictateur J-Cl DUVALIER, « Baby Doc » nous rappelle le rôle qu’à joué cette famille dans la descente aux enfers de l’économie haïtienne : pillage des ressources, corruption généralisée, ruine de l‘agriculture et du tourisme, sans oublier une société civile étouffée, des assassinats, tortures, exactions…une situation catastrophique dont le pays a beaucoup de mal à se relever.
Malgré tout, ces jeunes filles portent un regard plein d’espoir sur leur pays. Elles croient en l’avenir et nous invitent à être attentifs à tout ce qui, aujourd’hui en Haïti, est porteur de développement et source de vie plus humaine.
C’est pour participer à cette mission que Sœur Marie-Geneviève rejoint la Communauté de St Michel de l’Attalaye. Nous sommes convaincus qu’elle sera chaleureusement adoptée par nos amis haïtiens.
Jean DANQUIGNY
Sœur Marie-Geneviève en Haïti depuis la mi-septembre
Lors de notre dernière réunion de bureau, Marie-Geneviève nous disait qu’elle n’avait pas hésité à dire « OUI » quand la demande lui avait été faite d’aller aider les sœurs en Haïti. La joie se lisait encore dans ses yeux ! Elle est donc partie avec l’entrain que nous lui connaissons tous !
Sa mission sur place est variée : participer à la gestion de la cantine, aider Sœur Elisabeth au niveau des formalités administratives, s’occuper de la maison des sœurs, apprendre le créole, participer à la vie paroissiale, rendre visite aux personnes malades ou isolées, garder le contact avec les communautés de Port au Prince et de St Marc.
Les nouvelles sont très bonnes : Marie-Geneviève s’acclimate sans problème majeur et prend déjà ses marques à l’école ! Tout de suite, elle s’est sentie à l’aise avec les enfants, avec les pauvres et les isolés qui vivent près de l’école.
Sœur Jean-Jo à Douai pour quelques semaines encore
Suite à un contrôle de routine, il s’est avéré que sœur Jean-Jo souffrait d’un problème oculaire et qu’elle devait être soignée sérieusement. Elle a dû accepter de prolonger son séjour en France et de ne pas assurer la rentrée des classes en Haïti pour la première fois …la mort dans l’âme !
Heureusement, Jean-Jo réagit bien aux traitements et pourra repartir dans son « pays d’adoption », normalement à la mi-novembre
Grâce à skype, Sr Jean-Jo est en contact régulier avec Srs Elizabeth et Marie-Geneviève et se trouve ainsi en capacité de les renseigner, de les voir.
Ce mode de fonctionnement convient à toutes les trois et facilite leurs échanges. Vive la modernité !
Extraits des rédactions des élèves de CM2 de l’école St Michel de l’Attalaye
Sujet : « être fier d’être haïtien »
« J’aime mon pays plus que les autres parce que c’est le mien. Dans mon pays, le climat est doux, il y a des fruits de toutes sortes. Ma chère Haïti est vraiment belle avec ses rivières, ses plages et ses arbres qui donnent de l’ombre aux oiseaux… » Kétia BIEN-AIME
« Haïti a une beauté exceptionnelle. L’amour que j’ai pour mon pays est illimité ! Haïti ne périra jamais ! » Rose MICKA
« Autrefois, nous étions la perle des Antilles…Je dis son ciel pur, je dis son air doux, l’étagement harmonieux des ses mornes éblouissantes, les molles ondulations de ses collines proches et l’émeraude changeant des cannes au soleil … » Sylvie CAMELUS
« Je crois me trouver au rivage d’une mer, regardant le vol des oiseaux vers le ciel d’azur, avec des vocabulaires non usuels, pour vous adresser ma fierté d’être haïtienne…. » Wideline ETIENNE
« Etre haïtienne est mon seul bien. Et cela met de la joie dans mon cœur. J’aime mon pays comme un feu de flammes vives et d’arc en ciel… » Juvenie MARCELLIN
« Malgré les épidémies, les inondations, les éruptions volcaniques, les catastrophes naturelles, nous sommes en joie et nous aimerons toujours notre pays ! » Judeline PRECIUS
« Je suis fière d’être haïtienne, j’aime notre couleur ! Il y a beaucoup d’haïtiens qui partent pour l’étranger qui ne savent pas la beauté d’Haïti mais moi, je l’aime et je veux mourir à ses pieds. » Justentia PIERRE
L’Association à Saint Michel de l’Attalaye
A l’école de St Michel, les latrines sont actuellement au nombre de 4 pour 370 élèves. Il y a 27 ans, elles avaient été refaites à neuf : des sièges en bois avaient été installés au dessus des trous, eux-mêmes reliés à la fosse sceptique. Mais depuis, l’état des sanitaires s’est dégradé progressivement, les portes ne fermant plus, les siéges toujours plus bringuebalants…
Après avoir mené son enquête auprès d’autres établissements scolaires, Sœur Jean-Jo a donc opté pour l’installation de 6 latrines avec « des assises en dur », en béton, recouvertes de carrelage. « La fosse sceptique fonctionne toujours bien, on garde donc le même système » précise Jean-Jo. En revanche, il est nécessaire de renouveler les portes.
Les travaux ont été chiffrés et nous sommes heureux d’annoncer, dès à présent, que l’Institut Sainte Union de Dour, en Belgique, a financé tout l’aménagement ! Qu’il soit vivement remercié !
L’association compte mettre en place une « bibliothèque volante » par classe.
De quoi s’agit-il ?
Les Editions haïtiennes Deschamps proposent ce nouveau concept : une valise remplie de livres en fonction de l’âge des élèves. Ces livres sont écrits en français et en créole par des haïtiens, pour des haïtiens. Nous aimerions acheter plusieurs de ces valises afin d’ouvrir les élèves au plaisir de la lecture. Même si Haïti compte de nombreux écrivains dont beaucoup sont reconnus dans le monde, l’accès aux livres reste encore trop réservé aux privilégiés. Ce projet sera proposé aux établissements scolaires pour leurs actions de solidarité.
Toute la cour de récréation sera bétonnée cette année pour la plus grande joie des élèves. En effet, à la saison des pluies, cette cour est régulièrement inondée; la boue s’étale sur plus de la moitié de l’espace de jeu. L’Institution Sainte Odile à Lambersart a promis de financer ce projet.
L’école de la Sainte Union (anciennement cours du soir) qui scolarise des restaveks reçoit dorénavant les subventions de l’Etat. En effet, le PSUGO (Programme de Scolarisation Universelle Gratuite et Obligatoire), aidé par des fonds internationaux, subventionne toutes les écoles avec le noble objectif que chaque enfant haïtien puisse aller à l’école.
Ainsi, notre participation financière est donc allégée, le salaire des professeurs étant assumé par l’Etat. Néanmoins, l’Association Haïti-Présences garde à sa charge les repas des restaveks, l’achat de leurs livres et de leurs fournitures scolaires.
Dans le même temps, de nombreuses écoles se sont ouvertes – certaines parfois fictives ! Des personnes, sans formation particulière, se sont lancées dans l’enseignement puisqu’il y avait de l’argent à prendre…Au grand dam des écoles en place. On évoque maintenant la suppression de l’examen de fin de primaire, examen qui maintenait le niveau d’exigence …
L’association continuera d’accorder une aide d’urgence. Les religieuses de la Sainte Union connaissent bien les familles des professeurs, des élèves, des voisins de l’école… Et quand elles le jugent opportun, elles donnent un « petit coup de pouce » dans les situations difficiles : naissances, maladies, deuils, incendies… Cette aide financière, toujours limitée, permet de passer un cap, de régler une visite médicale, d’acheter des médicaments, de contribuer à certains achats … Par exemple un enterrement est très coûteux en Haïti : selon la coutume, pour la cérémonie, les proches se doivent de porter vêtements neufs, chaussures et chaussettes et d’inviter proches et voisins à une petite réception après les funérailles.
L’Association à Port au Prince :
L’Association poursuit, bien sûr, son aide financière aux projets déjà en cours : nous participons au financement du Centre Nutritionnel : environ 90 petits enfants y prennent un repas équilibré par jour. Nous continuons à soutenir plusieurs étudiants : en 2013-2014, ils étaient 34, 5 ont terminé leurs études et un jeune a trouvé un emploi comme chauffeur de poids lourd.
Des cours de cordonnerie et de tailleur sont donnés aux prisonniers volontaires grâce à l’Association, qui règle le salaire des enseignants.
L’Association à Saint Marc :
Les prisonniers dont nous avions évoqué la situation si difficile (40 personnes par cellule) reçoivent un petit « plus » par l’intermédiaire de Sœur Mary : sucre, lait et friandises..
EN BREF
Il y a 150 ans : arrivée des premiers missionnaires Français en Haïti.
De nombreuses congrégations sont toujours très investies en Haïti dans le domaine de l’éducation et de la santé.
Mgr Max Mésidor a dressé un bilan contrasté de la situation de l’Eglise : « Il faut se réjouir de la foi solide du peuple haïtien ainsi que de l’essor des vocations chez les jeunes et de la présence de nos congrégations. Mais d’autre part, l’utilisation de l’Eglise à des fins politiciennes est inquiétante ainsi que la progression des sectes dans le pays. »
Dany Laferrière : premier académicien noir depuis Senghor sous la coupole.
« On m’appelle Immortel ! Comme s’il s’agissait d’un prénom ! L’immortalité tient une grande place dans le vaudou et la mythologie d’Haïti, ce pays qui ne meurt jamais, malgré la grande misère, les 32 coups d’Etat, les tremblements de terre… » DL dans l’Express du 20 août 2014
Son nouvel ouvrage : « L’art presque perdu de ne rien faire » Ed.Grasset
Au fil des pages, il gambade et brasse ses pensées, le plaisir de ses découvertes, de ses émerveillements. 23 chapitres disparates, chroniques à la fois enthousiastes et graves.
Mort de l’ancien dictateur d’Haïti Jean-Claude Duvalier.
Ce dernier a été enterré sans les honneurs ce samedi 11 octobre 2014.
Pour RFI, Marcel Dorigny en faisait ainsi le portrait :
« C’est le numéro 2 d’une dynastie qui commençait avec son père François Duvalier, médecin des pauvres avant d’accéder au pouvoir, qui a été très populaire, il ne faut pas l’oublier. Il a été pendant un temps l’un des leaders tiers-mondistes, à la fin des années 50. Une fois au pouvoir la dérive est ensuite très, très vite arrivée. Le pouvoir est devenu personnel, de plus en plus autoritaire, dictatorial. Et puis il y a eu la création de cette fameuse milice, les fameux « Tontons Macoutes », qui ont semé la terreur sans aucun contrôle, uniquement sur les ordres du président. »
Prochaines dates à retenir
►6 février 2015 : Assemblée Générale,
à la Maison Notre Dame, Place du Barlet, à Douai.
18h Renouvellement des cotisations et adhésions
18h30 ■ Intervention de Jean DANQUIGNY, aperçu de la situation d’Haïti
■ Bilan financier détaillé par Marie-Véronique QUIVRON
■ Intervention de Marie BOUCHAERT, émaillée de photos, précisant les actions de l’Association en cours ou à venir
Renouvellement de trois membres du bureau
19h30 Pot de l’amitié et apéritif dînatoire
►20 mars 2015 à 20h : Conférence par Jean Danquigny,
à la Maison Notre Dame, Place du Barlet, à Douai.
Thème : « Peindre la nature : le paysage et l’arbre »,
►avril 2015 : Concours dans le cadre de la journée de l’abolition de l’esclavage
Ouvert à tous les établissements scolaires
Illustrer, comme vous l’entendez, la dernière chanson de Yannick Noah :
« Partager le même soleil,
S’éveiller sous le même arc en ciel,
Espérer la même lumière,
Redessiner d’autres frontières ! »
☼
Dessin, texte ou poésie…comme vous le voulez !
Et si c’était un beau projet de classe ?!
pour tout renseignement : mv.quivron@wanadoo.fr
Feuillet n°48
HAÏTI-PRESENCES
Feuillet d’information de l ‘association Haïti-Présences (loi 1901)
44 rue Lambrecht
59500 DOUAI
tel : 03.27.86.94.87 —- Courriel : contact@haitipresences.fr
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N° 48 Fevrier 2014
EDITO
« 2014 s’ouvre dans l’obscurité… » pourtant…
Ainsi commençait le premier bulletin 2014 de l’hebdomadaire « Une semaine en Haïti ». En effet, aux premiers jours de janvier, un rationnement sévère de l’électricité a été imposé à l’ensemble du pays, sans explication. On peut aisément imaginer les conséquences d’une telle mesure pour les commerçantes, les entreprises etc. Il s’agit là d’une difficulté supplémentaire à laquelle doit faire face la population haïtienne alors que bien d’autres problèmes sont venus obscurcir 2013, comme cela fut évoqué à l’Assemblée Générale de l’association : crise politique, problèmes de l’agriculture, menaces environnementales, tensions entre le pays et la République Dominicaine…
Pourtant, quelques lueurs d’espoir viennent dissiper cette obscurité tenace. Des négociations engagées entre l’exécutif et les partis politiques sur les dates des futures élections devraient apaiser les tensions. La nomination par le pape François d’un cardinal haïtien fait espérer qu’il sera la voix des sans-voix au plus haut niveau de l’Eglise Catholique. Dans l’ensemble du pays, des Haïtiens réalisent des projets pour changer la vie, comme le père J-Baptiste Miguel , à l’origine d’un foyer pour les restaveks (Messages fév.2014) ou l’association des producteurs et vendeurs de fruits du Sud soutenue par Caritas qui apprend à cultiver des mangues de qualité…
Les lueurs d’espoir, c’est aussi tout ce que peuvent mettre en oeuvre les communautés de la Ste-Union à Port au Prince, à St-Marc ou à St Michel de l’Atalaye grâce à votre soutien : le centre nutritionnel, la fête des pauvres, la scolarisation des restaveks, le centre de documentation informatique etc.
Soyez en remerciés et espérons qu’une solidarité toujours plus grande vienne illuminer cette année 2014.
Jean Danquigny
Grande Fierté du Peuple haïtien :
Le 12 janvier 2014, le Pape François a nommé cardinal, l’Evêque haïtien Chibly LANGLOIS. A 55 ans, il est l’un des plus jeunes cardinaux.
« En ce jour si malheureux, 4 années après le séisme dévastateur, la désignation au plus haut niveau de l’Église universelle est un grand cadeau, une chance et une véritable espérance pour notre pays. »
Augustin Nelson
Compte-rendu de l’Assemblée Générale
Cette année encore, une cinquantaine de membres de l’Association se sont rassemblés pour écouter notre Président à l’occasion de l’Assemblée Générale.
Il nous a donné un aperçu très intéressant de la situation d‘Haïti en 2013, que nous résumerons ainsi :
Au niveau politique, le pouvoir est de plus en plus discrédité dans le pays mais aussi à l’étranger. La gestion gouvernementale est malheureusement désastreuse . Les libertés
publiques sont régulièrement menacées, les attaques contre la presse courantes ainsi que les tentatives de contrôle de la Justice… 2013 a connu de nombreuses manifestations de
rue exigeant la démission du président Martelly.
La corruption, les « affaires » se multiplient : des proches du président, épouse, ami, chauffeur…sont aux prises avec la justice, trafic de drogue, détournement d’aides…
Le discrédit est renforcé par l’attitude du président dont on dénonce régulièrement la tendance à l’autoritarisme, la tentation du pouvoir personnel. Il a d’ailleurs encore refusé
d’organiser des élections partielles pour renouveler le Sénat qui devaient avoir lieu en 2011.
Auront-elles lieu en 2014 ? Rien n’est moins sûr !
A noter aussi plusieurs autres évènements , spécialement :
Les tensions entre Haïti et la République Dominicaine :
En juin, la RD décidait de dénationaliser 120 000 personnes d’origine haïtienne. Un véritable drame humain, ces personnes n’ayant désormais plus aucun statut, plus aucun droit, sont
rejetées hors frontière, leurs biens accaparés.
Le mécontentement est grandissant face à la MINUSTAH :
le Sénat a voté une demande qui enjoint la force internationale « de déguerpir »…Le contingent des casques bleus népalais a été reconnu coupable d’avoir introduit le choléra . Ces soldats n’avaient pas été soumis à des examens et ils ont déversé leurs eaux usées dans un affluent de l’Artibonite, le principal fleuve d’Haïti. L’épidémie a tué plus de 8 300 personnes en Haïti. Près de700.000 Haïtiens, environ 7 % de la population, ont été infectés par la bactérie du choléra, qui provoque de violentes diarrhées pouvant entraîner la mort si un traitement rapide n’est pas administré. L’ONU est accusée de « négligence, d’imprudence et de conduite tortueuse ». Malgré l’évidence, l’organisation refuse de reconnaître sa responsabilité et invoque le principe d’immunité… Il faudrait un plan Marshall pour l’assainissement de l’eau…On en parle ..Les haïtiens se sentent floués…
Jean Danquigny a ensuite évoqué les problèmes concernant l’agriculture et l’environnement :
Les aléas climatiques constituent une menace constante pour les haïtiens : cyclones, ouragans, inondations mettent régulièrement l’agriculture vivrière en péril. Cette année, bienheureusement, a été moins dévastatrice.
L’action de l’homme continue, elle aussi, de fragiliser les productions locales. Les organisations agricoles dénoncent l’insuffisance de la politique agricole du gouvernement. Aucune mesure n’a été prise pour combattre la fabrication de charbon de bois. La déforestation continue : le taux de couverture forestière est réduit à 1 ou 2% (contre 39% en RD). La gestion de l’eau, irrigation, bassin de retenue… n’est pas à l’ordre du jour. L’exploitation minière se poursuit en dépit de l’interdiction du Sénat .
Dans le même temps, la disparition des terres agricoles dans certaines zones devient particulièrement inquiétante.
En effet, la création de zones franches pour l’implantation de grandes entreprises industrielles provoque l’expulsion des petits et moyens propriétaires. Comment survivre sans terre ? Le seul espoir des paysans spoliés est d’être embauché par ces futures firmes multinationales …
En conséquence, la sécurité alimentaire est loin d’être assurée, une famille sur 5 souffre de malnutrition aiguë.
Et pour terminer avec une note positive, notre Président a souligné la bonne santé culturelle haïtienne en 2013.
Avec l’entrée de Dany LAFERRIERE à l’Académie Française le 12 décembre 2013 au fauteuil occupé autrefois par Montesquieu ! Photo ci-contre.
Avec aussi les nombreux articles dans la presse consacrés à l’œuvre de FRANKETIENNE, peintre, musicien et écrivain.
Au niveau de notre association et pour ses partenaires, l’évènement majeur de l’année 2013, c’était le retour en France de Sœur APOLLINE qui était d’ailleurs présente à notre A.G.
Grâce à Internet, les photos de la fête de Noël des pauvres ont pu être projetées .
Quelle joie pour Sœur Apolline de revoir toutes ces personnes aimées !
Vous auriez vu son visage illuminé en nommant chacun, on sentait son cœur tout brûlant !
Chaque année, c’était elle qui s’occupait de la fête et qui veillait à ce que chacun reparte avec du riz, du sucre, du savon. C’est bien-heureux que tout cela continue !
Si vous aimez lire :
Restavek, enfant esclave en Haïti J-R CADET, éd. Seuil.
Récit poignant d’un ancien enfant esclave.
Voués aux tâches ménagères les plus basses, méprisés, à peine nourris, privés d’éducation, ces enfants grandissent comme ils peuvent dans une misère physique et affective insoutenable. Jean-Robert Cadet qui a réussi à s ‘en sortir, anime aujourd’hui une fondation destinée à leur venir en aide.
De son côté, l’association Haiti-Présences scolarise 39 restaveks de St Michel quelques heures par jour l’après-midi .
Ils prennent un repas (riz-pois collés) avant de suivre les cours.
Pour Noël, sachant qu’ils ne recevraient aucun cadeau, Sœur Jean-Jo était toute heureuse de pouvoir offrir une balle aux garçons, une poupée aux petites filles, et aux plus grandes, un
sachet de perles pour fabriquer des bracelets ou des colliers !
« Vous nous avez permis de combler ces enfants de joie ! » écrivait la religieuse dans sa dernière lettre !
2014.
→ Le séjour en Haïti de Marie Bouchaert et de Jean Danquigny, du 21 février au 8 mars.
Sœur Jean-Jo écrivait :
« Pour nous, votre visite sera une grande joie que nous ressentons déjà d’avance ! Venez et voyez comment est Haïti maintenant et spécialement là où vivent les sœurs de la Ste Union ! Merci du plus profond du cœur pour votre venue. »
En mai, concours de dessin et/ou poésie proposé aux écoles et institutions scolaires.
N’hésitez pas à en parler autour de vous !
Thème de cette année :
« Si tu donnes un poisson à un homme il mangera un jour, si tu lui apprends à pécher il mangera toujours. »
→ le vendredi 11 avril à 20 h à la Maison N-D à Douai, conférence par Jean Danquigny sur le thème des jardins en peinture intitulée :
« Jardins des dieux, jardins des hommes, jardins d’ailleurs »
→ le vendredi 16 mai à 20h à la Maison N-D à Douai, soirée vidéo-témoignage au retour d’Haïti des 2 membres de l’association.
Feuillet n°47
HAÏTI-PRESENCES
Feuillet d’information de l ‘association Haïti-Présences (loi 1901)
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N° 47 Octobre 2013
EDITO
« Sur le chemin de l’école »
Récemment sorti en salle, ce film-documentaire de Pascal PLISSON suit quatre enfants sur le chemin de l’école au Kenya, en Argentine, en Inde et au Maroc.
Dans le propos d’ouverture du film, il écrit « dans certaines régions du monde, le chemin de l’école est un parcours du combattant et le savoir, une conquête ».
Comment ne pas penser à ces enfants haïtiens qui, eux-aussi, parcourent des kilomètres pour rejoindre leur école, conscients, comme leurs parents que l’école est une chance ?
La scolarisation reste un enjeu fondamental, un objectif prioritaire du millénaire pour les Nations Unies car aujourd’hui encore 57 millions d’enfants de l’âge primaire n’ont pas accès à l’école.
Or un enfant dont la mère sait lire à 50% de chance de plus de survivre au delà de la 5ème année.
Permettre aux enfants de s’engager « sur le chemin de la connaissance » c’est la mission à laquelle participent Sœur Jean-Jo et Sœur Elizabeth en assurant , comme chaque année le bon déroulement de la rentrée scolaire et le fonctionnement de l’école Ste Union de St Michel de l’Atallaye.
Qu’elles soient assurées du soutien de l’Association dans cette mission éducatrice.
N’oublions pas Sœur Apolline qui, de retour en France, n’a pas repris « le chemin de l’école ». Nous savons les services qu’a rendus Sœur Apolline auprès des enfants, des familles et des malades. Nous lui disons merci !
Jean Danquigny
2 dates à retenir :
- Assemblée Générale : vendredi 7 février 2014
- Conférence « Les jardins » vendredi 16 mai 2014
Départ de sœur Apolline après 23 années en Haïti
Fin juin , sœur Apolline qui fêtait ses 90 ans, a dit au revoir à ses amis haïtiens. Quand le bourg de St Michel de l’Atallaye a eu vent de son départ définitif , ce fut l’émotion générale ! Il y avait tant d’années que Jean-Jo et elle y vivaient et oeuvraient à l’école des sœurs ! Les deux religieuses font partie intégrante de St Michel.
C’est pourquoi la mairesse Mamie Lily a pris en main l’organisation des festivités car tout le bourg ne voulait pas la laisser partir sans la fêter dignement !!! Ce fut des chants, des discours , des accolades …un moment haut en couleur évidemment !
A Douai, l’association, aussi, s’est réunie au retour des religieuses, pour lui souhaiter un bon anniversaire et une belle retraite.
Sœur Apolline a rejoint la Maison de Retraite des religieuses à Froyennes en Belgique . Là , elle a retrouvé sœur Marie-Rose , rentrée d’Haïti voici quelques années, qui occupe une chambre sur le même palier !!
De son côté, toujours pleine d’allant, Sœur Jean-Jo est repartie début septembre pour Haïti. Elle continuera d’aider à l’école dirigée depuis 2 ans par sœur Elisabeth.
Réalisations et projets
Comme elle en a pris l’habitude, Sœur Jean-Jo nous a transmis son bilan financier de l’année écoulée. En plus du soutien aux actions mises en place précédemment, voici un aperçu des réalisations rendues possibles grâce à vos dons !
Ayant reçu une aide d’Etat par la PSUGO (Programme de Scolarisation Universelle, Gratuite et Obligatoire) , notre participation au financement de l’école des restaveks (école Ste Union) a donc pu sensiblement baisser.
De ce fait, Sœur Jean-Jo a pu prendre en charge la scolarité de plusieurs orphelins supplémentaires.
La nouvelle cuisine de la cantine est désormais tout à fait opérationnelle, l’installation
des réchauds et l’achat de 3 bonbonnes de gaz a été plus onéreux que prévu , l’association y a pallié.
Pour l’installation d’une nouvelle pompe – l’ancienne ayant rendu l’âme- l’association a apporté un complément financier. Les élèves n’ont plus besoin de tirer les seaux du puits !
Cette pompe est munie de filtres afin que l’eau soit de bonne qualité…à l’heure où sévit encore le choléra , cela est important.
A Port au Prince, Sœur Helen nous écrivait « Je continue à croire que le système de soutenir en partie plusieurs étudiants est valable. C’est important d’encourager des étudiants à avancer dans leurs études. Et eux doivent faire leurs propres efforts aussi. »
Ainsi, une douzaine d’étudiants ont pu être soutenus dans leurs études d’agronomie, d’infirmière, de gestion, de psychologie…
Et puis sœur Jean-Jo n’a pas manqué de nous faire part de ses projets !
« L’école, disait Sœur Jean-Jo, aussi besoin d’un petit coup de peinture fraîche ! , ceci nous coûterait pas grand chose ! »
ci-contre une vue d’un mur de l’école.
En revanche, l’école ne dispose que de 4 toilettes pour 550 filles .Il s’agit de petits cabanons de bois munis d’une planche avec un trou…
Les Sœurs envisagent de les remplacer par des toilettes sèches en plus grand nombre.
Sœur Jean-Jo a déjà pris des renseignements et elle imagine que ce serait tout à fait réalisable à St Michel…sans être trop onéreux. Nous vous tiendrons évidemment informés !
D’autre part, lors de nos discussions , nous avons pris conscience de l’évolution des techniques d’éclairage. Pour l’instant, la plupart des habitants utilisent les lampes à pétrole , qui sont à la fois dangereuses, polluantes, et chères vu l’augmentation du prix du pétrole…
Il serait en effet intéressant d’utiliser l’énergie solaire…Ainsi, la société SOLTYS, lauréate du concours « Entreprise innovante et développement durable », propose à la vente des stations solaires qui permettent de recharger plusieurs lampes le jour sur panneau solaire– lampes qui peuvent être utilisées ensuite toute la nuit, à l’intérieur comme à l’extérieur, sans fil. Le système donne aussi la possibilité de recharger les téléphones portables. Cette installation permettrait à des familles de venir recharger leurs matériels moyennant quelques gourdes… Nous essayons de réunir toutes les informations à ce sujet.
En effet, l’éclairage est le premier besoin exprimé par les populations des zones tropicales où il fait nuit dès 19 h.
La lumière apporte, nous le savons tous, sécurité, progrès scolaire, confort …
Le président Martelly dans la tourmente
Malgré un profil serein, le président Martelly se trouve effectivement dans la tourmente de scandales politico-judiciaires, qui ont culminé avec la mort du juge Jean Serge Joseph, enquêtant sur le dossier de plainte pour corruption présumée.
Dans FDM Faim Développement Magazine de septembre-octobre , Alain Pinoges écrivait : « Au pouvoir depuis 2 ans et demi, le président communique beaucoup , il essaie de montrer que le pays est en chantier en utilisant massivement les médias mais …sans convaincre. »
Lyonel Trouillot, romancier et poète, intellectuel engagé, analyse la situation d’Haïti : « c’est pour moi un pays sous occupation ! Tout le monde vient y faire son beurre ! Penser Haïti, c’est penser sa désoccupation, sa « dés –ONG-isation »
« L’avenir d’Haïti passe par l’agriculture qui a un potentiel énorme. On peut produire des fruits toute l’année, des céréales, des tubercules, de tout.. car Haïti possède une grande variété d’écosystèmes. Or, on constate dans la pratique que les investissements viennent d’agences internationales qui ont leurs propres priorités, leurs propres intérêts. Il n’y a pas de politique globale . »
Un exemple relevé dans FDM : Les USA sont intéressés par les fruits et légumes d’hiver et non par la relance de la production de riz puisqu’ils sont le principal fournisseur de riz à Haïti !
Feuillet n°46
HAÏTI-PRESENCES
Feuillet d’information de l ‘association Haïti-Présences (loi 1901)
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N° 46 mai 2013
EDITO
10 mai, Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions.
Le 27 avril 1848, sous l’impulsion de Victor SCHOELCHER, l’esclavage est aboli en France. Chaque année, le 10 mai , le pays célèbre cette abolition.
Mais il ne s’agit pas seulement de se remémorer un évènement du passé car l’esclavage reste une réalité. Le Mémorial de l’abolition de l’esclavage de Nantes, qui se veut un lieu de méditation, nous le rappelle : « souviens toi et agis pour que cela ne se reproduise plus »
Cette commémoration nous invite donc à nous interroger sur ce qui produit de l’esclavage aujourd’hui.
La misère, le mépris des droits humains, la recherche effrénée du profit … en sont bien souvent la cause. Comme l’annonçait le Collectif Haïti en février dernier : « la traite d’enfants impliquant les groupes haïtiens et dominicains dans les zones frontalières est de plus en plus préoccupante ».
L’Association Haïti-Présences participe à sa façon à cette célébration en proposant aux jeunes des écoles, collèges et lycées un concours de poésie autour de ce thème et soutient tout au long de l’année, grâce à vous chers donateurs, l’accès au savoir, clé d’une véritable libération, pour les enfants d’Haïti.
Jean Danquigny
Début février, notre Assemblée Générale rassemblait près de 50 membres, l’occasion pour Jean Danquigny, Président, d’insister sur la précarité politique en Haïti et sur la reconstruction ratée alors que des sommes considérables ont été accordées au pays.
Il a aussi mis en lumière toutes les petites initiatives des haïtiens qui ne laissent pas tomber les bras, entre autre celle du CRUDEC : Centre de Recherche Universitaire et de Développement Communautaire. En effet, plusieurs étudiants de Port au Prince ont créé dernièrement un Centre informatique d’études pour universitaires avec le soutien de notre association et la participation financière de l’Association « Solidarité Cistercienne » de l’Abbaye de Chimay (Belgique) que nous remercions encore très vivement.
De même, lors de l’Assemblée Générale, nous avons pu découvrir en images, la nouvelle cuisine de la cantine de l’école de St Michel.
Au fur et à mesure des années, des améliorations furent apportées. La première fut l’arrivée de l’eau au robinet, évitant ainsi aux élèves de devoir la tirer chaque jour du puits avec des seaux.
Cette année, le bâtiment « cuisine » a été totalement refait. Pour la cuisson des repas, le charbon de bois a été remplacé par le gaz en bonbonne.
Le lieu a changé de couleur !
Les murs étaient noirs de suie, de graisse et de fumée accumulées au long des années…
Ils sont désormais pimpants et font la fierté des cuisinières !
Le conteneur est enfin parti !
Après de multiples ennuis, une tonne de produits divers et variés sont actuellement en « route » pour Haïti. Les religieuses stockaient depuis plusieurs mois des jeux éducatifs, des fournitures scolaires pour les écoliers de St Michel, des produits d’entretien, d’hygiène, des vêtements, tee-shirts, casquettes, baskets, chaussures ainsi que beaucoup de layette pour les familles les plus pauvres. Il était temps de regrouper le tout et de leur envoyer !
Un grand merci aux religieuses de Froyennes (B) qui tricotent inlassablement des chauffe-coeur et à l’association Hasnon-Amitiés pour la confection de layette, les nuits en Haïti sont fraîches ! Une belle solidarité inter-générationnelle et inter-nationale !
En mars, la conférence donnée par notre Président « la mer, source d’inspiration des peintres » fut un moment très apprécié de tous ! Illustrée de tableaux peu connus, nous avons vu évoluer la représentation de la mer au cours des siècles, rattachée à l’Histoire ; ce fut particulièrement intéressant !
La peinture haïtienne y fut évoquée puisqu’en tant qu’île , elle puise aussi son inspiration dans la mer.
La « campagne » de carême fut très vivante ! Nous disons un chaleureux merci à l’Ecole et au Collège de Wormhout, à celui de Bergues ainsi qu’à l’Institution St Jean de Douai et l’Institution de la Ste Union de Dour en Belgique qui a organisé une formidable course solidaire, réunissant grands et petits!
Les membres du bureau sont aussi intervenus dans différentes classes des Collèges Notre-Dame de St Saulve et Notre-Dame de la Providence à Orchies, une belle occasion de parler d’Haïti !
Puis le 4 mai, une joyeuse ambiance régnait à la marche d’Esquerchin ! Savez-vous comment s’appellent les habitants de ce village ? Devinez ! Les Esquerchinois/ chinoises !
Des questions abordaient aussi l’histoire du lieu, le site du marais reboisé, d’autres interrogeaient nos connaissances à propos des arbres et du boisement en Haïti. Une belle après-midi !
Le déboisement
En 1492, lors du débarquement de Christophe Colomb, Haïti était couvert de forêts tropicales à 80%. En 1945, il en restait 21 %. Aujourd’hui, les bois recouvrent moins de 2 %.
Le déboisement continue en Haïti . Les arbres coupés sont généralement destinés à la fabrication du charbon de bois utilisé pour la cuisson des repas. On en fait aussi des planches pour la construction. Les paysans déboisent aussi pour élargir leur surface cultivable … Or, l’érosion progresse, le ravinement est important, les terres arables sont emportées par les inondations, alors que les arbres auraient pu freiner les glissements de terrain. Les nappes phréatiques baissent. L’élevage libre contribue aussi à la dégradation de la couverture végétale …ainsi que la surpopulation, évidemment.
Les dirigeants politiques commencent à prendre conscience que la déforestation est un problème alarmant pour le pays. Il faudrait sans tarder élaborer des programmes de reboisement et d’aménagement des bassins versants et développer des sources de carburants alternatives.
Une météo catastrophique depuis des mois…fragilise le pays
L’agriculture a été le secteur le plus frappé par le passage des cyclones Isaac en août 2012 et Sandy en octobre 2012. Ils ont endommagé, outre les cultures saisonnières – comme les céréales et les légumineuses -mais également les cultures pérennes, telles que la banane et les fruitiers.
Habituellement, les paysans se « rattrapent » avec la récolte suivante.
Mais depuis, la sécheresse s’est abattue dès la mi-novembre 2012, elle a détruit massivement les plantations mises en place. Des plantes, habituellement résistantes, dépérissent en plein champ. Certains arbres fruitiers et forestiers jaunissent maintenant sous la poussière et la chaleur, ainsi qu’un vent sec sans pitié.
Même chose pour la culture du riz ravagée par une invasion d’insectes qui pullulent sous le soleil de plomb.
Les paysans n’ont donc pas pu mettre de côté les semences pour les nouvelles plantations de mars. Pourtant, il leur faut planter la patate, les choux, les pois France et pois Congo, le maïs, le petit mil, les oignons, etc., pour les récolter en juillet. Les cultivateurs n’ont pas les moyens d’acheter de nouvelles graines… Ils demandent des semences, la remise en état ou la construction des canaux d’irrigation… travaux qui ne sont pas à l’ordre du jour… Tout le monde craint une flambée des prix.
Osons espérer qu’avec les premières pluies tombées en avril et le courage des paysans à se remettre au travail après l’anéantissement des 2 précédentes campagnes, ils pourront faire enfin une bonne récolte.
Feuillet n°45
HAÏTI-PRESENCES
Feuillet d’information de l ‘association Haïti-Présences (loi 1901)
44 rue Lambrecht
59500 DOUAI
tel : 03.27.86.94.87 —- Courriel : contact@haitipresences.fr
site Internet : http://www.haiti-presences.fr/
N° 45 - janvier 2013
EDITO :
Une nouvelle année s’ouvre…
L’année 2012 s’achève, année difficile pour nos amis Haïtiens confrontés aux difficultés politiques, économiques, aux cyclones, au choléra…
Nous aurons l’occasion d’évoquer cette situation lors de l’assemblée générale de février prochain. Pourtant aujourd’hui , en cette période de vœux, nous ne voudrions retenir que des raisons d’espérer.
Lorsque des enfants en domesticité peuvent s’échapper de leur quotidien pour découvrir la joie de lire et d’écrire, lorsque des étudiants parviennent au terme de leurs études avec succès, lorsque des prisonniers ne se sentent plus abandonnés, lorsque des sinistrés du séisme retrouvent un toit…Nous avons des raisons d’espérer.
2013, une nouvelle année s’ouvre… Elle sera encore difficile, certes, mais gardons au cœur cette conviction qu’un monde meilleur est possible et continuons à agir pour pouvoir soutenir les projets mis en œuvre par les sœurs de la Ste-Union en Haïti.
Bonne Année à chacun d’entre vous et merci pour votre générosité et votre soutien.
Jean DANQUIGNY
Haïti, l’oubliée !
Dans l’hebdomadaire « La Croix », Pierre de Charentenay écrivait le mercredi 21 novembre 2012 : « Le même ouragan SANDY a ravagé successivement les côtes de Haïti et celles des Etats-Unis. Un même phénomène, avec pourtant deux traitements très différents sur les télévisions et les radios (…)
L’auditeur a été informé heure par heure de l’avancée du cyclone sur la mégalopole New-yorkaise, des préparatifs pour l’affronter, des conséquences pour le métro, des tunnels inondés, des queues aux pompes à essence, vols d’avion annulés (…)
Mais sur les Caraïbes et Haïti, à peine quelques flashes…
Or la situation en Haïti était tout à fait catastrophique : SANDY a anéanti près de 70 % des cultures dans une grande partie du pays. Les récoltes à venir seront maigres, notamment dans le Sud. Des routes et des ponts ont été détruits empêchant les secours…Ces inondations ont produit de graves dégâts dans les camps de toile qui abritent encore 400.000 personnes – suite au tremblement de terre de 2010 . A ceci s’ajoutent les ravages du choléra disséminé une fois de plus par l’eau qui a envahi les terres. »
Pourquoi cette différence de traitement journalistique ?
Et l’éditorialiste d’expliquer qu’il est préférable de montrer la toute puissante Amérique prise dans un film catastrophe dû à des phénomènes naturels exceptionnels – chacun sachant d’ailleurs que les Américains se sortiront sans peine des ennuis qui leur tombent dessus. « Il est facile de compatir à une détresse momentanée. »
En revanche, à quoi bon montrer les Haïtiens , une fois de plus, confrontés à l’extrême misère, à la pauvreté sans nom, à quoi bon montrer un pays qui n’en finit pas d’essayer de se reconstruire ?
« La souffrance haïtienne est dérangeante, lassante à l’écran puisqu’elle perdure…les images étant toujours les mêmes … »
A nous, petite association, liée à ce pays meurtri mais ô combien attachant, de relayer l’information sans relâche. A nous d’être présents aux côtés des Haïtiens, qui forcent notre admiration tant ils affrontent dignement l’adversité. A nous de dire l’abnégation de nos partenaires, qui, sans faille, tentent d’améliorer la vie des hommes et femmes là-bas .
Toujours des suites de l’ouragan SANDY
Depuis le passage de l’ouragan Sandy, à la fin novembre , la rivière « Lastique », qui n’a pas regagné son lit, continue d’inonder les terres habitées de « Pays Pourri » proche de la capitale. Trois localités surpeuplées ont été très touchées, beaucoup de maisons endommagées.
C’est une zone où de nombreuses familles font de l’élevage de chèvres ou de bovins…C’est la désolation, comment trouver à nourrir les animaux alors que les plantations sont ravagées par les eaux ? De plus, la rivière « Lastique » se jette dans un étang saumâtre qui gonfle et menace dorénavant d’autres villages. La plupart des familles ont dû quitter les lieux, les récoltes de mais, patates, canne à sucre sont foutues, irrémédiablement gâchées par le sel.
A noter de belles réussites
Ainsi, dans le cadre du programme baptisé « Chimen Lavi » (chemin de vie) des paysans ont exposé leur production à la foire de Hinche : Carottes, pois(haricots), choux, canne à sucre, betteraves, persil… « Alors que toute une partie du pays a vu sa production noyée sous les eaux de SANDY, il est essentiel d’encourager encore et toujours les petits paysans », témoignait un ingénieur-agronome, « les légumes étant une source directe de subsistance et de revenus ».
A l’occasion de cette foire, les techniciens ont expliqué leur manière de produire leur propre engrais naturel notamment avec des déchets organiques -une technique à la portée de tous.
Seule pierre d’achoppement : le très mauvais état des routes qui empêche les paysans d’acheminer les légumes à temps sur les marchés avant que ceux-ci ne périssent.
Que fait l’Europe ?
La Commission Européenne veut modifier la carte des pays bénéficiaires de ses fonds pour la période 2014-2020. Elle propose aux Etats membres de concentrer l’action sur les pays les plus pauvres : les nations subsahariennes, l’Afghanistan, Haïti, le Timor-oriental.
Elle propose de ne plus financer de programme dans les Etats émergents. Seront exclus de la liste : l’Argentine, le Brésil, le Mexique, la Malaisie, la Thaïlande, l’Iran, l’Inde, l’Indonésie et bien sûr la Chine. Ces pays ne devraient plus recevoir de subventions.
3 ans après le séisme, que devient Port au Prince ?
3 ans après le tremblement de terre, 400.000 personnes vivent encore sous tentes, signale OXFAM, et sont souvent logées dans des abris appelés« shelters » de véritables poulaillers avec moins de 25 mètres carrés pour une famille de 4/5 personnes sans compter les proches de la famille élargie, soit plutôt effectivement 8/10 personnes !
En plus de la difficulté de vivre dans ces conditions précaires, promiscuité, manque d’eau potable, inexistence d’un vrai réseau d’assainissement…les habitants vivent maintenant dans l’incertitude, le stress et l’angoisse d’expulsion forcée.
Il faut en effet reconstruire sur les terrains occupés. Mais les habitants ne sont pas consultés. Des matériels lourds débarquent et forcent les occupants à vider les lieux sans aucune politique de relogement. C’est pourquoi la situation est très tendue sur Port au Prince.
Dernière minute
Dans un court message, Sœur Jean-Jo nous dit qu’une « Kay » près de leur maison a pris feu. Il n’y a pas de victimes mais ces gens n’ont plus rien. Grâce à Haïti-Présences, elle a pu leur apporter une aide. En effet, dans son budget prévisionnel, elle demande toujours un peu d’argent pour les coups durs qui peuvent arriver dans l’année. Elle remercie une fois de plus chaleureusement tous les généreux membres de l’Association.
Activités de l’association en 2013
– Assemblée générale :
vendredi 8 février 2013 ; 18h 30 à l’école Notre-Dame, rue de Twickenham à Douai– face aux Grands Garages Renault.
– Conférence :
« La mer, source d’inspiration des peintres haitiens »
Date à préciser 20h au Parloir de l’Instituion St Jean de Douai
– Chasse au trésor :
Dimanche 5 mai 2013 de 15h à 17h au Parc Bertin de Douai
– Concours d’Arts Plastiques—réalisation au choix
sur le thème de « L’Union fait la force »
Envoi des œuvres début mai, 44 rue Lambrecht à Douai
Proclamation des résultats
lundi 13 mai 2013 à 17 h 30 dans la salle de l’Hippodrome de Douai
Feuillet n°44
HAÏTI-PRESENCES
Feuillet d’information de l ‘association Haïti-Présences (loi 1901)
44 rue Lambrecht
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N° 44 - octobre 2012
EDITO :
Les couleurs du monde…
C’était le thème de l’exposition vente organisée par l’Association Béthsaïde au profit de Haïti-Présences le 3 septembre dernier à Douai. Cette très belle exposition présentait les travaux réalisés par les personnes handicapées de l’Accueil de jour, une véritable explosion de couleurs qui rappelait les œuvres des artistes et des artisans haïtiens et révélait de véritables talents.
Comme l’a si bien dit M. Delattre, maître d’œuvre de cette manifestation, « les couleurs du monde » veulent signifier que c’est la diversité des peuples, des cultures, des croyances, des talents…qui constitue notre monde, dans lequel chacun a sa place à l’égal des autres.
Que lui-même et toutes les personnes qui ont concouru à faire de cette exposition un beau succès en soient ici, remerciés !
Ce feuillet vous donnera quelques échos de nos rencontres estivales à Douai. Il vous présentera aussi la dynamisme étonnant du Comité de parents de l’école des religieuses à St Michel en Haïti en essayant de coller au plus près de la réalité quotidienne -toujours particulièrement difficile- des haïtiens.
Une population qui, envers et contre tout, continue d’espérer, d’élaborer des projets en commun, de s’épauler les uns les autres, attitude de courage et de solidarité dont nous pourrions nous inspirer en ces temps de crise et d’inquiétude occidentales.
Nous comptons sur vous ! Continuons à soutenir nos partenaires haïtiens pour qu’ils puissent poursuivre tout ce qu’ils ont déjà entrepris et qu’ils puissent envisager de nouvelles initiatives… D’avance, nous vous remercions chaleureusement !
Jean Danquigny
Nous étions tous particulièrement heureux de revoir Sœur Jean-Jo et Sœur Apolline cet été !
Spécialement, Sœur Apolline qui est arrivée très affaiblie en juillet, elle était encore sous le choc d’une déshydratation sévère…
Ci-contre : Sœurs Apolline et Jean-Jo et derrière Sr Apolline , Sœur Elizabeth.
Elle nous raconte avec un sourire malicieux que son ange gardien lui a commandé de rester « sur terre »…
Il ne la trouvait pas dans la liste des appelés au ciel !!! « Faudra patienter ! », lui a-t-il dit !
Nous pouvons vous assurer qu’elles sont reparties en bonne forme, avec une joie et en entrain merveilleux !
Aménagements faisant suite à l’agression des Sœurs.
Après le passage des voleurs dans la maison des religieuses de St Michel, voir le feuillet 43, le Comité de parents de l’école très choqué s’est mobilisé.
Il faut savoir que les religieuses vivent dans une habitation qui donne sur la cour de récréation de l’école au milieu des bâtiments scolaires.
Après discussion, le Comité de parents a exclu l’idée d’embaucher un gardien de nuit. En revanche, ils ont organisé un « tour téléphonique ». En effet, en cas de récidive, il est prévu que les Sœurs téléphonent à un parent d’élève qui, de son côté, joindra tout le comité qui arrivera en bloc.
D’un commun accord, ils ont fait rehausser les murs de clôture de l’école trop bas, de façon à dissuader les voleurs et aussi à empêcher les enfants de se sauver de l’école… (les murs sont désormais surmontés de tessons de bouteille). Un portail en fer a remplacé l’ancienne barrière en bois qui fermait l’école. Il a aussi été décidé d’enlever la batterie de la voiture des Sœurs pendant leurs absences. « On ne veut pas être un comité-bidon ! »
A noter que les parents ont accepté unanimement de donner 100 gourdes par enfant soit 1,5 euro et ainsi prendre part à la réalisation des travaux de sécurisation, un don qui a beaucoup ému les Sœurs.
Autre preuve du dynamisme du Comité de parents.
En fin d’année, le Comité de parents se réunit habituellement autour d’un petit repas avec les professeurs. Cette fois, ils ont préféré faire une excursion à Hinche (ville du centre du pays) située à 2 heures de voiture.
En effet, ils voulaient découvrir la région où aucun d’entre eux n’étaient encore allé. Cette commune est réputée pour son lac collinaire et le développement qui s’y organise tout autour. Grâce à l’action d’un Frère, les habitants ont mis en place de la pisciculture. Puis, avec la réalisation d’un barrage, ils ont pu développer les cultures vivrières, l’irrigation étant régularisée. Tous ces aménagements ont un effet direct sur la population qui voit une amélioration sensible de ses revenus.
Les professeurs et les membres du Comité de parents ont pu comprendre pourquoi l’essai de pisciculture tenté sur St Michel avait échoué. En effet, les habitants avaient effectivement empoissonné leur lac mais ils n’avaient pas attendu le développement et la reproduction des poissons pour les pêcher… Ecouter l’expérience des habitants de Hinche et voir le succès de leurs réalisations a re-motivé les St Michelois !
Les restaveks ont dorénavant un uniforme.
Joie et fierté des restaveks (enfants domestiques de famille) de mettre leur nouvel uniforme : chemise / chemisier bleu à carreaux, pantalon / robe chasuble bleu uni !
Sœur Apolline nous les décrit avec des étoiles dans les yeux ! « Oui, ils sont vraiment tout beaux ! »
Comme ils ne reçoivent qu’un seul uniforme par an, celui-ci n’est donc pas « ajusté »…mais cela ne leur pose pourtant aucun problème !
La chasuble est pratique, elle permet d’être portée un peu large. D’ailleurs, d’autres écoles de la ville ont adopté le modèle des Sœurs !
Sœur Jean-Jo nous explique que chacun d’eux prend grand soin de ses nouvelles affaires, la scolarisation est une fierté pour chacun d’entre eux ! Dès qu’ils quittent l’école et reprennent leurs travaux dans la famille, ils se changent tout de suite et mettent leurs uniformes dans une malle en fer.
Les jeunes portent des chaussures mais uniquement à l’école et à la messe. Ils les enlèvent systématiquement pour jouer à la récré pour ne pas les abîmer ! En d’autres temps, ils sont pieds nus, leur plante de pied devenue aussi dure que de la corne.
L’école devient progressivement gratuite en Haïti
Le nouveau Président, MARTELLY, a lancé pour la première année (CP) le P.S.U.G.O. = Programme de Scolarisation Universelle Gratuite et Obligatoire. Evidemment , les religieuses se réjouissent de la nouvelle gratuité de la première année ! C’est un élan ! De nombreux d’enfants n’étaient pas scolarisés, leur famille trop pauvre.
Mais, Sœur Jean-Jo s’inquiète car n’importe qui ouvre son école maintenant. Des personnes ayant juste terminé leur école primaire ouvrent un « établissement scolaire ». En effet, les professeurs de ces nouvelles écoles sont payés 50 euros par mois pendant 10 mois (une rémunération attractive) et sachant que la formation en Ecole Normale n’est pas obligatoire…
«Mais, qu’en est-il du niveau ? » s’exclame dubitative Sœur Jean-Jo !
« L’Etat devrait mieux encadrer ces ouvertures et prévoir au moins de la formation continue ! »
En quoi consistent les fournitures scolaires en Haïti ?
Chaque élève en reçoit Yon plim (= stylo à bille en créole) et yon krayon (=crayon gris) par trimestre. En revanche, ils reçoivent Yon efas (= gomme), yon lat (=règle), yon tail (= taille-crayon) pour l’année entière, aussi yon carnet de leçons (=agenda), yon cahier d’exercices et yon carnet scolaire (pour inscrire les notes), sans oublier les livres. L’année dernière, l’UNICEF avait offert yon valiz (=cartable).
Les classes comptent 40 à 50 élèves, on comprend que les professeurs dictent peu… trop long , trop fastidieux ! Les élèves travaillent dans les livres et font les exercices du livre dans le cahier d’exercice. Evidemment, pas de photocopie !
Rencontre avec le Père Chacha
Le Père Charelus appelé Chacha, était de passage en France et nous avons pu le rencontrer en août. Actuellement, il suit une formation de 3ème cycle en théologie aux Etats-Unis et il est proche de la communauté haïtienne là-bas.
Les boat-people continuent d’arriver sans papier sur les côtes de Floride, nous explique t-il, mais la « vague » est moins importante qu’avant. Certains haïtiens ayant de la famille aux States préfèrent attendre la régularisation de leur visa même plusieurs années, si nécessaire ! En effet, débarquer sans papier est maintenant très risqué car les contrôles de police sont beaucoup plus fréquents et refoulent les personnes directement vers leurs pays d’origine. D’autre part, après le séisme de 2010, les haïtiens ont reçu un « travelling » visa temporaire permettant de travailler ou de suivre des cours pendant 1 an renouvelable.
Ces haïtiens de la diaspora aident considérablement leur famille restée au pays. Ils envoient de l’argent ou des vivres (ex. : sac de riz) sans lequel les familles ne pourraient pas survivre.
Le Père Chacha nous expliquait qu’avec la vente de petits produits sur le marché, une femme pouvait gagner 1 euro par semaine.. Alors quand une famille reçoit un chèque de 40 dollars, c’est pour elle « merveille » !
Feuillet n°43
HAÏTI-PRESENCES
Feuillet d’information de l ‘association Haïti-Présences (loi 1901)
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N° 43 juin 2012
EDITO
Des enfants et des jeunes ont pris la plume…
Comme chaque année, l’association a lancé un concours de poésies dans les écoles, collèges et lycées à l’occasion de la journée de commémoration de l’abolition de l’esclavage du mois de mai.
Plus de cent jeunes dans différents établissements scolaires de la région ont ainsi pris la plume pour exprimer leur espoir de voir changer les choses en Haïti et ailleurs. Plusieurs dizaines de poèmes nous sont parvenus, révélant souvent de réelles qualités d’écriture
Sensibles aux inégalités, aux injustices, aux souffrances mais aussi aux avancées, aux progrès ils ont voulu nous dire, en faisant chanter les mots, en jouant avec les rimes, qu’un monde plus juste, plus beau était possible.
Cette espérance nous la partageons et malgré les fragilités que connaît Haïti, l’incertitude politique, les difficultés économiques, les lenteurs de la reconstruction…nous savons que l’action des sœurs de la Ste-Union à Port au Prince, à St-Michel, à St-Marc porte des fruits comme en témoigne cette rencontre avec Vilson, médecin, que vous découvrirez dans ce feuillet.
Que les chefs d’établissement, les enseignants qui ont accompagné les enfants et les jeunes dans leurs travaux d’écriture soient ici remerciés.
Bonnes vacances à tous et en particulier aux sœurs venues se reposer.
Jean Danquigny
Sœur Jean-Jo et Sœur Apolline se font agresser en pleine nuit
Dans la nuit du 24 mai, vers 1 h du matin, « 5 gaillards » faisaient irruption dans la maison des Sœurs, cassant la porte de la salle de bain.
Ils avaient des armes à feu ou des barres de fer avec crochet. Ils se sont rassemblés dans la chambre de Jean-Jo exigeant « l’argent ». Les armes pointées sur les religieuses, Jean-Jo leur a remis le sac qui contenait les différentes enveloppes : pour l’école, pour le chantier de rehausse d’un mur et une autre avec de l’argent américain . Ils ont ensuite tout fouillé à l’étage et mis les chambres sens dessus dessous.
Dans son message, Jean-Jo écrivait « Apolline et moi avons eu très peur même s’ils ne nous ont pas maltraitées. Ils ont pris mon téléphone, l’appareil photo, ma montre aussi. Puis, ils nous ont demandé nos bijoux. Apolline leur a dit que nous étions des sœurs et que nous n’avions pas de bijoux. Ils ont emporté le lap-top (l’ordinateur) de sœur Eli partie à Port au Prince.
Ils ne sont pas allés au rez-de-chaussée. Au bout d’un moment , je leur ai dit en créole que cela suffisait, qu’ils avaient tout pris et qu’ils pouvaient partir. Et ils sont enfin partis. »
(Par sécurité, les religieuses gardent toujours un peu d’argent chez elles, pour éviter toute agression, le reste est en banque, évidemment !)
Dans les échanges que nous avons pu avoir depuis lors, nous avons bien senti qu’elles avaient été très choquées toutes les deux mais elles répètent : « Nous sommes vivantes et pas blessées ! »
Heureusement, dès le matin, elles ont été entourées de sympathie et ont reçu beaucoup de visites : des Pères, de la Mairesse, les parents d’élèves… La police, le juge et le greffier et des membres de la MINUSTAH aussi, sont venus aux nouvelles leur demandant des explications précises. Chaque jour, les voleurs opèrent ainsi à St Michel. Sœur Eli et Sœur Helen, rentrées à St Michel pour les réconforter, les ont emmenées à Port au Prince pour retrouver leurs esprits.
Sœur Jean-Jo nous écrivait encore : « Nous sommes encore sous le choc. Les visites nous font du bien mais nous fatiguent aussi…N’ayez pas peur, nous allons bien nous remettre. »
Au nom de tous les amis d’Haïti-Présences , nous voulons leur transmettre toute notre amitié. Nous espérons que, petit à petit, cet affreux souvenir pourra se dissiper et que les vacances, toutes proches, leur permettront de souffler et de reprendre pied .
Les religieuses rentrent en France pour deux bons mois : du 23 juin au 14 septembre.
Visite du Docteur Vilson JAACQUES
Une visite tout à fait amicale pour le coup !
Voici quelques années, il faisait partie d’un petit groupe d’élèves brillants du Collège de Gros Morne où travaillait Sœur Marie-Rose. Comme Cérémy, Hermancia, Nicanor, Frantz Racine et d’autres …Vilson possédait tous les atouts pour réussir de belles études. Sœur Marie-Rose nous a convaincu de le soutenir financièrement pendant plusieurs années…Etant actuellement en préparation du concours de neurochirurgie à Madrid, il a fait un saut à Douai, l’occasion pour lui de remercier l’association et pour nous de faire sa connaissance.
Ce fut une rencontre mémorable avec une personne d’exception ! Nous avons été ahuris de l’écouter résumer son parcours : à 30 ans, il est médecin, multilingue(créole, français, anglais, espagnol et portugais) il possède une licence de droit en économie politique, écrivain et conférencier, porte-parole des étudiants…
Nous avons été touchés par sa gentillesse, son sourire, sa bonne humeur et en même temps par sa détermination, sa volonté pour aller au bout de ses études de médecine malgré toutes les difficultés.
Très attaché à son pays, il a participé à l’organisation des secours et aux soins d’urgence lors du tremblement de terre, « c’était une désolation indescriptible » .
Vrai patriote, Vilson s’est dit profondément attristé par la médiocrité actuelle de son gouvernement « notre Président est un chanteur, sans formation politique, qui se laisse ballotter par les uns et les autres…Notre Etat s’en trouve plus affaibli au moment où il en aurait le plus besoin… » Dès ses études terminées, Vilson envisage d’agir avec d’autres étudiants pour relever Haïti sans précipitation, de manière réfléchie. « Il y a des pistes ! »
Avec son éloquence et sa force de persuasion et sa vivacité d’esprit, nous imaginons qu’il participera un jour à la vie politique de son pays de près ou de loin.
Nous lui souhaitons de tout cœur de réussir. Tous nos vœux !
et encore
« wahouu » ! Monsieur Vilson !
(ceci étant son expression favorite !)
Le concours de poésies à l’occasion de la commémoration de l’esclavage sur le thème : « chanter la liberté »
Plus d’une centaine de participants cette année !
- Notre président est allé rencontrer les lycéens-poètes du Lycée de HOYMILLE (près de Bergues). Tous les élèves d’ une classe de Terminale avaient participé à notre concours . Ce fut l’occasion d’une belle rencontre ! Merci à leur professeur de français ainsi qu’à leur Directeur, lui-même ancien coopérant en Haïti.
- Puis à L’Hippodrome, la classe de CE1 de Melle André de l’école Notre-Dame de DOUAI nous a fait la surprise de nous présenter un sketch « le petit macaque » avant que les lauréats ne nous lisent leurs plus belles poésies !
Un très beau moment ! Bravo à tous !
Sport et fraternité !
A l’Institution Ste Odile de Lambersart, une course à pied instructive réunissait les 1.700 élèves des maternelles aux terminales . De stand en stand, les élèves avaient à répondre aux quiz proposés par des associations caritatives dont Haïti-Présences.
Ambiance festive assurée !
Saveurs et arts du monde pour « Timoun ici-Timoun là-bas »
250 personnes ont participé à la journée festive « Timoun ici-Timoun là-bas » à Brignais le samedi 9 juin 2012 au profit de Haïti-Présences.
En début d’après-midi, 65 enfants ont travaillé par ateliers (décoration, tartinade, pâtisserie, cirque, contes haïtiens…), encadrés de jeunes et d’adultes en vue du banquet du soir.
Au cours du dîner de fête, différents groupes d’artistes se sont produits : danseurs, musiciens, chanteurs, conteurs, cracheurs de feu.
Une soirée très réussie, organisée de main de maître, avec la collaboration de nombreux bénévoles.
Un grand merci à la famille de Sœur Jean-Jo Dekock et à leurs nombreux amis !
Notre site Internet a été modernisé !
Nous vous invitons à vous y « promener » ! Il sera régulièrement actualisé !
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Feuillet n°42
HAÏTI – PRESENCES
Feuillet d’information de l ‘association Haïti-Présences (loi 1901)
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N° 42 Mars 2012
EDITO
Un autre Haïti…
Séismes et risques naturels, misère et sous-scolarisation, incapacité politique et violence, lenteur de la reconstruction…c’est bien souvent à cela que nous pensons quand nous évoquons Haïti.
Pourtant, Haïti ne se résume pas à cette dure réalité que la population doit affronter quotidiennement. La réalité haïtienne présente d’autres facettes trop méconnues que l’actualité culturelle récente a mises en évidence fort opportunément.
Ainsi, le téléfilm consacré à Toussaint Louverture qui, malgré ses limites, a eu le mérite de faire découvrir au grand public un héros méconnu « icône de la négritude » et une partie de notre histoire commune.
De même, l’exposition du musée du Louvre qui s’est achevée au début du mois de février : « Le Louvre invite J.M.G. Le Clézio » a permis au prix Nobel de Littérature de présenter son « Musée Monde » dans lequel la peinture haïtienne occupait une grande place. On ne peut que saluer l’initiative du musée du Louvre associé àla Rmn-Grand Palaiset aux Editions de Capri d’avoir publié le catalogue des œuvres du peintre haïtien Hector Hyppolite.
Enfin, le troisième festival « Etonnants Voyageurs Haïti » dirigé par l’écrivain Lyonel Trouillot qui se tenait à Port au Prince du 1er au 4 février dernier a rassemblé de nombreux auteurs haïtiens avec un large public. Ces rencontres ont montré la richesse et la diversité de la littérature haïtienne et la place des écrivains qui font corps avec la société, atteints eux aussi par le drame du séisme :
« Le poète est là, de chair et de sang, blessé comme tout le monde, attaqué parfois physiquement, utile à la société par le fait d’écrire, de partager, sommé de créer avec les moyens du bord ». Bonel Auguste.
C’est cet « autre Haïti » que nous sommes invités à découvrir, à faire connaître autour de nous.
Faisons le rêve qu’un jour, l’un des grands musées dela Région, présente une exposition de la peinture haïtienne comme ce fut le cas à Pontarlier lors du bicentenaire de la mort de Toussaint Louverture, pourquoi pas le musée dela Chartreuseà Douai ?
Jean Danquigny
Le 10 février 2012 se déroulait l’Assemblée Générale de l’association, un moment convivial où chacun est heureux de se retrouver et de partager des nouvelles d’Haïti, des religieuses et de leurs partenaires sur place, de visionner les photos du voyage de Marie et Jean en avril 2011.
Ce fut aussi l’occasion de profiter comme chaque année, d’un survol général de la situation politique, économique et sociale, une mise en perspective par notre Président.
En 2012, Haïti a malheureusement encore reculé de 10 places dans l’IDh (Indice de Développement Humain). Celui-ci est passé à la 158ème place sur 187.
La situation politique fragile ne favorise pas le rétablissement du pays.
Avec l’accession au pouvoir le 14 mai 2011 de Michel Joseph Martelly, ancien chanteur, Haïti n’a malheureusement pas connu de vraie accalmie politique. Les tensions politiques se sont davantage exacerbées… Et en cette fin de février 2012, le gouvernement se déchire une fois de plus, avec la démission du Premier Ministre Garry Conille.
Ainsi écrit Sœur Jean-Jo «Depuis qu’il n’a plus de 1er ministre, Haïti a de nouveau la tête en bas»
Alors que la population haïtienne aspire à la conciliation, Haïti aurait besoin de stabilité politique pour sa reconstruction, pour sa crédibilité auprès dela Communautéinternationale qui lui a promis son aide … Jusqu’ici, l’Aide internationale a versé 43% des 4,6 milliards de dollars US promis. « Mais elle n’est pas faite pour répondre aux problèmes structurels du pays…» déclare Médecins du Monde.
Alors qu’il reste encore 550 000 personnes dans les camps de toile autour de Port au Prince, beaucoup pointent l’absence d’une politique claire de relogement ; on ne note que des actions ponctuelles : en juillet 2012, on annonce la construction de 400 logements sociaux de 35m²…
Ces derniers mois, des secousses sismiques persistantes continuent de frapper la couche terrestre sur l’île d’Haïti.
Un tremblement de terre de magnitude5.3 asecouéla République Dominicainele 5 janvier 2012. Le mercredi 7 mars, non loin de Port au Prince un nouveau tremblement de terre de magnitude 4.6 sur l’échelle de Richter a été enregistré. Il a provoqué un début de panique. Le souvenir du séisme du 12 janvier 2010 est revenu dans les esprits.
Sœur Jean-Jo nous écrivait en février « Sr Apolline et moi étions à Port-au-Prince pour le 2ème anniversaire du terrible tremblement de terre. C’était vraiment un jour pour faire mémoire. Toute la ville semblait recueillie alors que d’ordinaire, elle est très active. On ne peut pas croire qu’après une telle catastrophe, la vie ait repris le dessus à ce point ! Les gens s’affairent, même si l’environnement offre encore un spectacle de désolation. »
Les conséquences du séisme continuent d’affecter gravement le pays.
Au niveau de l’enseignement, le tremblement de terre a détruit 5000 écoles. Haïti n’avait pas besoin de cela !
« Le pays compte 10 millions d’habitants : 57% de la population est analphabète. » nous rappelait Jean Danquigny qui fit ensuite un raccourci tout à fait explicite de la situation de l’éducation en Haïti :
- 800 enfants naissent chaque jour.
- 574 iront à l’école primaire,
- 27 auront le bac,
- 7 accèderont à la licence universitaire ; 5 ou 6 s’en iront à l’étranger.
L‘Education fait partie des 4 grands axes de la politique du Président Martelly avec l’emploi, l’environnement et Etat de droit. Le Président a lancé le Programme de Scolarisation Universelle Gratuite et Obligatoire.
« Le cours du soir pour les restaveks de St Michel est désormais rattaché au PSUGO. » nous annonçait Sœur Jean-Jo. « Les élèves sont en classe, en uniforme maintenant, grâce à vous. Bien sincèrement «merci». Nous aimerions vous le dire plus souvent, malheureusement, notre réseau est bien capricieux. Du reste, tout ce qui a rapport à l’électricité et à l’eau nous pose plus d’un problème, mais nous trouvons toujours une solution. »
Au niveau de la santé, le séisme a fragilisé la situation de milliers de haïtiens : accès problématique à l’eau potable, manque criant de latrines, pas de réseau d’égout, eaux usées à l’air libre… Les observateurs ont relevé aussi une augmentation importante de la violence notamment des violences sexuelles faites aux jeunes filles et aux femmes.
L’épidémie de Choléra n’a pas fini de faire parler d’elle : en mars, on annonce qu’elle est sous contrôle, pourtant les derniers chiffres d’octobre donnent 202 morts pour le seul mois et 21 797 nouveaux cas… La responsabilité du contingent Népalais est reconnue et sape définitivement « l’aura » des Nations Unies…
Projets à St Michel pour 2012 :
Les religieuses souhaiteraient améliorer la cuisine de l’école qui est vraiment rudimentaire. Elles voudraient aussi aménager la salle de documentation. « En effet, les documents ne manquent pas…et demandent à être classés de façon à être disponibles. Les rechercher au fond d’un carton, n’est pas toujours facile. »
L’Association espère faire réaliser les travaux en 2012
Vie de l’Association
Les jeunes s’intéressent à notre association et veulent se tenir informés de nos projets !
Marie et Marie-Véro ont rencontré en janvier les jeunes du « Club Solidarité » à l’Institution Sainte Odile à Lambersart qui souhaitaient mieux connaître notre association.
Un échange très intéressant !
A vos agendas !
1. Marcher pour faire avancer le monde !
L’Association vous invite à un GRAND JEU DE PISTE dans la ville de Douai !
Venez nombreux le samedi 14 avril après-midi
Départ àla Maison Notre-Dame(Place du Barlet) à Douai
Inscription et feuille de route à partir de 14h
Verre de l’amitié et proclamation des résultats à 18h
Participation : adultes : 5€ / jeunes : gratuit Infos : 03 27 86 94 87 haiti-presences@orange.fr
2. Concours de poésies : Chanter la vie
A l’occasion de la commémoration de la journée de l’abolition de l’esclavage
Ouvert à tous ! Individuel ainsi que groupe-classe !
–Les textes sont attendus au plus tard le 21 avril …..
Veuillez envoyer vos « productions » au 44 rue Lambrecht 59500 Douai
–Lecture des textes choisis le lundi 14 mai à 17h30 à l’Hippodrome de Douai
3. Après-midi et Soirée Solidaire au profit de Haïti-Présences à BRIGNAIS 69530
Le 9 juin après-midi, les enfants préparent le banquet et les animations du soir …
La soirée aura pour thème « Saveurs et Arts du monde »
Une idée généreuse et originale !
Joie de partager ici pour là-bas !
L’Association remercie vivement les organisateurs de cette journée qui sera -à coup sûr- haute en couleurs et amitié !
Pour tout renseignement :
timoun.timoun@yahoo.fr ou tel : 06.12.32.61.41
4. Expo-vente par l’Association Bethsaïde « les couleurs du monde »
Le samedi 16 juin à la salle d’Anchin à Douai de 10h à 18h
Nous vous attendons nombreux ! Merci de votre soutien !
Feuillet n°41
HAÏTI-PRESENCES
Feuillet d’information de l ‘association Haïti-Présences (loi 1901)
44 rue Lambrecht
59500 DOUAI
tel : 03.27.86.94.87 courriel : haiti-presences@orange.fr
site Internet : www haiti-presences.fr
N° 41 novembre 2011
« Haïti, une terre brisée où germe l’espoir…
Le 7 octobre dernier, Marie et moi avons voulu témoigner lors d’une soirée-débat de ce que nous avions découvert lors de notre séjour en Haïti en avril 2011.
Notre périple à travers le pays, les rencontres multiples nous ont permis de percevoir cette double réalité : Haïti, une terre brisée où germe l’espoir.
« Terre brisée » nous fait penser aux destructions et aux victimes causées par le séisme de janvier 2010, une nouvelle secousse vient d’ailleurs de toucher la ville de Petit Goâve le 14 novembre, mais c’est aussi un environnement dégradé et surtout une population brisée par la malnutrition, la maladie, le chômage, l’absence de perspective. Le recul de 10 places, 158ème sur 187 dans le classement de l’IDH (Indice de Développement Humain) du PNUD (Programme de Développement des Nations Unies), les atteintes à la démocratie depuis les élections présidentielles en témoignent
Pourtant nous avons été témoins, qu’au cœur de ces difficultés, germe l’espoir. Quand la scolarisation progresse, quand des étudiants s’organisent pour créer un centre de documentation, quand des projets agricoles et de retenues d’eau permettent d’assurer la souveraineté alimentaire, quand de petites maisons respectant les normes parasismiques sont construites, quand de nouvelles routes sont percées…des perspectives nouvelles s’ouvrent. Il reste beaucoup à faire mais ces petits bourgeons sont, nous le croyons, annonciateurs d’un printemps.
Cependant, il ne suffit pas de reconstruire des murs, « c’est l’homme haïtien qu’il faut reconstruire en lui faisant acquérir une conscience collective » (un étudiant). En privilégiant le soutien aux écoles et aux étudiants et grâce à vous, adhérents et donateurs, l’Association Haïti Présences apporte sa pierre.
Jean Danquigny
QUELQUES NOUVELLES DU PAYS :
–Le Président Michel MARTELLY a été investi il y a 5 mois. A la mi-octobre, le nouveau gouvernement a pris ses fonctions. Il est dirigé par Garry CONILLE, 45 ans, ancien fonctionnaire international, chef de bureau de l’envoyé spécial de l’ONU, Bill Clinton, après le tremblement de terre.
–L ‘épidémie de choléra a fait depuis un an 6559 victimes. Il faut continuer à s ‘en méfier. Une recrudescence de cas de contamination a été observée. L’ONU est appelée à admettre sa culpabilité. En effet, on sait maintenant que la maladie a été amenée par les casques bleus népalais.
L’ONU devrait indemniser les victimes et mettre en place des infrastructures appropriées d’eau potable et d’assainissement. Le fera t’elle ?
DES NOUVELLES DE L’ASSOCIATION
Le 7 octobre, à Sin le Noble, nous étions nombreux à participer à la soirée-débat où Jean Danquigny et Marie Bouchaert ont projeté les images de leur séjour en Haïti. Ils ont pu nous donner leurs impressions, décrire la façon dont les haïtiens reprennent pied petit à petit. Un moment fort pour l’association !
Là-bas, ils ont perçu la nécessité de continuer à apporter notre aide et ils ont pu déterminer les nouvelles actions à mener à St Michel ou à Port au Prince.
1.Un uniforme pour les restaveks.
L’association a, depuis le début, soutenu l’effort d’alphabétisation des jeunes restaveks, domestiques dans des familles. Ainsi, nous prenons en charge le prix de la cantine et nous réglons le salaire des professeurs qui donnent les cours. Jamais, nous n’avions pensé leur fournir un uniforme … En parlant avec eux, ils ont dit qu’ils seraient très fiers d’avoir, eux aussi, une tenue d’école comme les autres élèves (ci-contre la photo des écoliers du cours du jour)
Renseignements pris, en achetant le tissu sur place, et en faisant confectionner l’uniforme par des couturières de St Michel, celui-ci revient à 30 euros par jeune : chemise, veste et pantalon pour les garçons, chemisier, veste et jupe pour les filles. Nous n’avons donc pas hésité ! Il faut d’ailleurs savoir qu’en dehors de la classe, l’uniforme est un signe de reconnaissance sociale. Lors de manifestations festives ou de rassemblements (funérailles, mariage), l’uniforme montre que le jeune est scolarisé.
Sœur Jean-Jo nous confiait : « l’uniforme était bien attrayant : bleu-roi pour le pantalon ou la tunique avec un corsage écossais. Tout le monde l’apprécie ! Ces jeunes sont remarquables malgré leur fatigue, ils manquent très peu les cours, «hier, 1 absent sur 150 ! » notait Jean-Jo.
2.La réfection de la cuisine de l’école de St Michel
Nous attendons le devis de la mise aux normes de la cuisine de l’école. Une mise aux normes « haïtiennes » évidemment !
3.Une aide aux prisonniers.
Sœur Mary rend visite aux prisonniers qui sont dans le dénuement le plus total. 40 par cellule de 12 m² environ dans la chaleur suffocante, inimaginable…Elle souhaite simplement leur apporter quelques friandises..
4. Un mini-centre informatique.
A Port au Prince, Marie et Jean ont rencontré des étudiants qui essaient de poursuivre leurs études (le programme universitaire s’est progressivement remis en route) et ils ont expliqué le manque criant de livres, et leur difficulté de faire des recherches…La discussion a évolué vers la création d’un mini-centre informatique. En Haïti comme chez nous, la consultation d’ouvrages se fait dorénavant via le net. Nous venons de recevoir les statuts de leur association ainsi qu’une évaluation de leurs besoins. Nous avons décidé de subventionner leur projet uniquement au niveau du matériel.
5.La construction de plusieurs maisons
Suite au tremblement de terre, grâce à votre mobilisation, nous avons récolté beaucoup d’argent. Nous avons échelonné notre aide pour mieux la cibler. Très rapidement, une première somme pour l’urgence a été envoyée en liquide aux religieuses sur place –les banques ne fonctionnant plus. Puis, plusieurs virements ont été expédiés selon les demandes de nos partenaires ; aide pour les cantines, micro-crédits, règlement des salaires de professeurs, aide à la création de micro-entreprises….etc.
Comme il nous restait de l’argent sur le « compte séisme » nous avons donc décidé-suivant ainsi l’avis de Sœur Helen- de l’affecter à la reconstruction.
Car, lors de leur voyage, Jean et Marie ont découvert les maisons roses construites selon des normes parasismiques. Il s’agit de 2 pièces avec une porte et une petite ouverture. Ces maisons coûtent environ l’équivalent de 4.000 euros.
« Les logements sont tout simples mais on peut s’y sentir chez soi et ne plus craindre les intempéries. Imaginez la joie d’une famille sinistrée de pouvoir enfin quitter la tente occupée depuis le 10 janvier 2010. » écrivait Sœur Jean-Jo- une famille comptant habituellement 7 personnes, pour une superficie de 12 m² environ.
Initiatives intéressantes :
Les jardins IAKOU ou comment cultiver à moindre coût.
Le « jardin lakou » est une nouvelle façon de cultiver, dans des pneus usagés aménagés pour la culture. Il permet de produire des aliments variés (banane, manioc, canne à sucre, poivron, pois…) sur de toutes petites parcelles et sur les lieux d’habitation des paysans. Les femmes sont conquises car les dépenses sont très limitées. Beaucoup abandonnent la culture du maïs et du petit mil, qui demandait de disposer d’une terre, de trouver les moyens de la labourer et qui nécessitait d’attendre la saison pluvieuse. Cette façon de cultiver à petite échelle va dans le bon sens » A bas la faim, vive la souveraineté alimentaire. » disent les haïtiens.
Autre nouveauté : les briquettes
Le Massachusetts Institute of Technology (MIT) met en place des formations pour les jeunes paysans. Ils apprennent à produire des briquettes en paille pour la cuisson des aliments. On obtient, après deux heures de préparation, du charbon alternatif, (brikèt pay en Créole) composé de déchets organiques comme de la bagasse de la canne à sucre ou des feuilles de palmier et fabriqué sans avoir recours à l’abattage d’arbres. Sachant que 98% de la couverture forestière du pays aurait déjà disparu, selon des estimations officielles, ce produit permettra de diminuer le taux de désertification, tout en donnant aux ménages de nouveaux revenus par la vente de ces briquettes.
Cinéma :
un film documentaire “Goudou-goudou, les voix ignorées de la reconstruction »” est sorti en Haïti et sera bientôt à l’affiche chez nous.
55 minutes sur le devenir de leur pays après le séisme du 12 janvier 2010. Ce documentaire a choisi de suivre 3 haïtiens dans leur travail de terrain. Une immersion au cœur de la reconstruction haïtienne…Le projet de ce film a été soutenu par RFI, la Fondation de France et Reporters sans frontières.
«Goudou-goudou», c’est le nom donné par les haïtiens au séisme Un mot qui sonne comme le bruit causé par le tremblement de terre ce jour là.
« Il faut se souvenir, oublier et espérer », affirment les réalisateurs.
L ‘association aimerait pouvoir le programmer à l’hippodrome. Nous vous tiendrons évidemment au courant si notre demande est réalisable… En attendant, nous vous invitons à en visionner des extraits sur le site RFI
http://www.rfi.fr/ameriques/20110107-goudou-goudou-web-documentaire-rfi-apres-seisme
L’ASSEMBLEE GENERALE DE L’ASSOCIATION :
vendredi 10 février 2012 à 18h30
à l’école Notre-Dame, rue de Twickenham
Douai