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Feuillet n°41

HAÏTI-PRESENCES

Feuillet d’information de l ‘association Haïti-Présences  (loi 1901)

44 rue Lambrecht

59500 DOUAI

tel : 03.27.86.94.87             courriel : haiti-presences@orange.fr

site Internet : www haiti-presences.fr

 

N° 41                  novembre  2011

« Haïti, une terre brisée où germe l’espoir…

Le 7 octobre dernier, Marie et moi avons voulu témoigner lors d’une soirée-débat de ce que nous avions découvert lors de notre séjour en Haïti en avril 2011.

Notre périple à travers le pays, les rencontres multiples nous ont permis de percevoir cette double réalité : Haïti, une terre brisée où germe l’espoir.

« Terre brisée » nous fait penser aux destructions et aux victimes causées par le séisme de janvier 2010, une nouvelle secousse vient d’ailleurs de toucher la ville de Petit Goâve le 14 novembre, mais c’est aussi un environnement dégradé et surtout une population brisée par la malnutrition, la maladie, le chômage, l’absence de perspective. Le recul de 10 places, 158ème sur 187 dans le classement de l’IDH (Indice de Développement Humain) du PNUD (Programme de Développement des Nations Unies), les atteintes à la démocratie depuis les élections présidentielles en témoignent

Pourtant nous avons été témoins, qu’au cœur de ces difficultés, germe l’espoir. Quand la scolarisation progresse, quand des étudiants s’organisent pour créer un centre de documentation, quand des projets agricoles et de retenues d’eau permettent d’assurer la souveraineté alimentaire, quand de petites maisons respectant les normes parasismiques sont construites, quand de nouvelles routes sont percées…des perspectives nouvelles s’ouvrent. Il reste beaucoup à faire mais ces petits bourgeons sont, nous le croyons, annonciateurs d’un printemps.

Cependant,  il ne suffit pas de reconstruire des murs, « c’est l’homme haïtien qu’il faut reconstruire en lui faisant acquérir une conscience collective » (un étudiant). En privilégiant le soutien aux écoles et aux étudiants et grâce à vous, adhérents et donateurs,   l’Association Haïti Présences apporte sa pierre.

Jean Danquigny

QUELQUES NOUVELLES DU PAYS :

 

–Le  Président Michel MARTELLY a été investi il y a 5 mois. A la mi-octobre, le nouveau gouvernement a pris ses fonctions. Il est dirigé par Garry CONILLE, 45 ans, ancien fonctionnaire international, chef de bureau de l’envoyé spécial de l’ONU, Bill Clinton, après le tremblement de terre.

–L ‘épidémie de choléra a fait depuis un an 6559 victimes. Il faut continuer à s ‘en méfier. Une recrudescence de cas de contamination a été observée. L’ONU est appelée à admettre sa culpabilité. En effet, on sait maintenant que la maladie a été amenée par les casques bleus népalais.

L’ONU devrait indemniser les victimes et mettre en place des infrastructures appropriées d’eau potable et d’assainissement. Le fera t’elle ?

DES NOUVELLES DE L’ASSOCIATION

 

Le 7 octobre, à Sin le Noble, nous étions nombreux à participer à la soirée-débat où Jean Danquigny et Marie Bouchaert ont projeté les images de leur séjour en Haïti. Ils ont pu nous donner leurs impressions, décrire la façon dont les haïtiens reprennent pied petit à petit. Un moment fort pour l’association !

Là-bas, ils ont perçu la nécessité de continuer à apporter notre aide et ils ont pu déterminer les nouvelles actions à mener à St Michel ou à Port au Prince.

 

1.Un uniforme pour les restaveks.

L’association a, depuis le début, soutenu l’effort d’alphabétisation des jeunes restaveks, domestiques dans des familles. Ainsi, nous prenons en charge le prix de la cantine et nous réglons le salaire des professeurs qui donnent les cours. Jamais, nous n’avions pensé leur fournir un uniforme … En parlant avec eux, ils ont dit qu’ils seraient très fiers d’avoir, eux aussi, une tenue d’école comme les autres élèves (ci-contre la photo des écoliers du cours du jour)

Renseignements pris, en achetant le tissu sur place, et en faisant confectionner l’uniforme par des couturières de St Michel, celui-ci revient à 30 euros par jeune : chemise, veste et pantalon pour les garçons, chemisier, veste et jupe pour les filles. Nous n’avons donc pas hésité ! Il faut d’ailleurs savoir qu’en dehors de la classe, l’uniforme est un signe de reconnaissance sociale. Lors de manifestations festives ou de rassemblements (funérailles, mariage), l’uniforme montre que le jeune est scolarisé.

Sœur Jean-Jo nous confiait : « l’uniforme était bien attrayant : bleu-roi  pour le pantalon ou la tunique avec un corsage écossais. Tout le monde l’apprécie ! Ces jeunes sont remarquables malgré leur fatigue, ils manquent très peu les cours, «hier, 1 absent sur 150 ! » notait Jean-Jo.

2.La réfection de la cuisine de l’école de St Michel

Nous attendons le devis de la mise aux normes de la cuisine de l’école. Une mise aux normes « haïtiennes » évidemment !

 

3.Une aide aux prisonniers.

Sœur Mary rend visite aux prisonniers qui sont dans le dénuement le plus total. 40 par cellule de 12 m² environ dans la chaleur suffocante, inimaginable…Elle souhaite simplement leur apporter quelques friandises..

 

4. Un mini-centre informatique.

A Port au Prince, Marie et Jean ont rencontré des étudiants qui essaient de poursuivre leurs études (le programme universitaire s’est progressivement remis en route) et ils ont expliqué le manque criant de livres, et leur difficulté de faire des recherches…La discussion a évolué vers la création d’un mini-centre informatique. En Haïti comme chez nous, la consultation d’ouvrages se fait dorénavant via le net. Nous venons de recevoir les statuts de leur association ainsi qu’une évaluation de leurs besoins. Nous avons décidé de subventionner leur projet uniquement au niveau du matériel.

5.La construction de plusieurs maisons

Suite au tremblement de terre, grâce à votre mobilisation, nous avons récolté beaucoup d’argent. Nous avons échelonné notre aide pour mieux la cibler. Très rapidement, une première somme pour l’urgence a été envoyée en liquide aux religieuses sur place –les banques ne fonctionnant plus. Puis, plusieurs virements ont été expédiés selon les demandes de nos partenaires ; aide pour les cantines, micro-crédits, règlement des salaires de professeurs, aide à la création de micro-entreprises….etc.

Comme il nous restait de l’argent sur le « compte  séisme » nous avons donc décidé-suivant ainsi l’avis de Sœur Helen- de l’affecter à la reconstruction.

Car, lors de leur voyage, Jean et Marie ont découvert les maisons roses construites selon des normes parasismiques. Il s’agit de 2 pièces avec une porte et une petite ouverture. Ces maisons coûtent environ l’équivalent de 4.000 euros.

« Les logements sont tout simples mais on peut s’y sentir chez soi et ne plus craindre les intempéries. Imaginez la joie d’une famille sinistrée de pouvoir enfin quitter la tente occupée depuis le 10 janvier 2010. » écrivait Sœur Jean-Jo- une famille comptant habituellement 7 personnes, pour une superficie de 12 m² environ.

 

Initiatives intéressantes :

 

Les jardins IAKOU ou comment cultiver à moindre coût.

Le « jardin lakou » est une nouvelle façon de cultiver, dans des pneus usagés aménagés pour la culture. Il permet de produire des aliments variés (banane, manioc, canne à sucre, poivron, pois…) sur de toutes petites parcelles et sur les lieux d’habitation des paysans. Les femmes sont conquises car les dépenses sont très limitées. Beaucoup abandonnent la culture du maïs et du petit mil, qui  demandait de disposer d’une terre, de trouver les moyens de la labourer et qui nécessitait  d’attendre la  saison pluvieuse. Cette façon de cultiver à petite échelle va dans le bon sens   » A bas la faim, vive la souveraineté alimentaire. » disent les haïtiens.

Autre nouveauté : les briquettes

Le Massachusetts Institute of Technology (MIT) met en place des formations pour les jeunes paysans.    Ils apprennent à produire des briquettes en paille pour la cuisson des aliments.  On obtient, après deux heures de préparation, du charbon alternatif, (brikèt pay en Créole) composé de déchets organiques comme de la bagasse de la canne à sucre ou des feuilles de palmier et fabriqué sans avoir recours à l’abattage d’arbres. Sachant que 98% de la couverture forestière du pays aurait déjà disparu, selon des estimations officielles, ce produit permettra de diminuer le taux de désertification, tout en donnant aux ménages de nouveaux revenus par la vente de ces briquettes.

 

Cinéma :

 

un film documentaire “Goudou-goudou, les voix ignorées de la reconstruction »” est sorti en Haïti et  sera bientôt à l’affiche chez nous.

55 minutes sur le devenir de leur pays après le séisme du 12 janvier 2010. Ce documentaire a choisi de suivre 3 haïtiens dans leur travail de terrain. Une immersion au cœur de la reconstruction haïtienne…Le projet de ce film a été soutenu par RFI, la Fondation de France et Reporters sans frontières.

«Goudou-goudou», c’est le nom donné par les haïtiens au séisme Un mot qui sonne comme le bruit causé par le tremblement de terre ce jour là.

 

« Il faut se souvenir, oublier et espérer », affirment les réalisateurs.

L ‘association aimerait pouvoir le programmer à l’hippodrome. Nous vous tiendrons évidemment au courant si notre demande est réalisable… En attendant, nous vous invitons à en visionner des extraits sur le site RFI

 http://www.rfi.fr/ameriques/20110107-goudou-goudou-web-documentaire-rfi-apres-seisme

 

L’ASSEMBLEE GENERALE DE L’ASSOCIATION :

vendredi 10 février 2012 à 18h30

à l’école Notre-Dame, rue de Twickenham

Douai

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